Depuis plus d’un an la maladie dite « de la perte de tissus » toucherait une vingtaine d’espèces de corail différentes, pour autant il importe de réagir au plus vite, car les enjeux sont
écologiques on s’en doute mais aussi économiques, et sont importants voire même essentiels, comme le précise le biologiste marin Jean-Philippe Maréchal
La maladie SCTLD (Stony Coral Tissue Loss Disease ou maladie de perte des tissus chez les coraux durs) a été recensée en Martinique en octobre 2020 par des plongeurs. Cette maladie touche beaucoup
d'espèces et 20 sont déjà concernées dans l'île. Nous observons une mortalité de 100% chez les coraux atteints. La progression de la maladie est très rapide et les coraux meurent en 1 à 2 semaines
chez les espèces les plus sensibles et plusieurs mois chez les espèces massives.
Les espèces touchées en priorité sont :
Espèces très sensibles : apparition précoce avec une progression rapide suivi d’une mortalité totale rapide en une semaine pour les petites colonies et 1 - 2 mois pour les colonies plus
grandes (Meandrina meandrites, Meandrina Jacksoni, Dichocoenia stokesii, suivis de Colpophylia natans, Diploria labyrinthiformis, Pseudodiploria
strigosa, Pseudodiploria clivosa)
Autres espèces sensibles mais touchées ultérieurement : apparition environ un mois après les espèces très sensibles, bien que certaines espèces puissent également montrer des signes de
maladie avant ou au même moment. Les colonies plus petites meurent rapidement (quelques mois), et les colonies plus grandes peuvent présenter de nouvelles lésions pendant plusieurs années
(Orbicella annularis, Orbicella faveolata, Orbicella franksi, Montastraea cavernosa, Solenastrea bournoni, Stephanocoenia intersepta,
Siderastrea siderea).
La situation est critique dans certains secteurs de la côte caraïbe comme les Anses d'Arlet et le rocher du Diamant. Tous les coraux
cerveaux disparaissent. La maladie se transmet aux espèces massives et risque d'atteindre les récifs du sud de la Martinique. Des observations ont été faites dans le secteur nord caraïbe sur le site
des Canyons de Babody ainsi que dans les récifs du sud à Sainte Luce. Le développement est très rapide et va contribuer à dégrader encore plus l'état écologique des récifs coralliens de l'île.
Plus d'information sur https://www.agrra.org/coral-disease-outbreak/
Détection des sargasses dans l'atlantique ouest au 7 janvier 2020 (L'image donne la moyenne des détections au cours des 7 derniers jours - disponible ici).
Les quantités de sargsses détectées en janvier 2020 indiquent que des radeaux sont en dérive vers la région des Antilles. D'après les analyses des années antérieures, les quantités observées en ce
début d'année devraient augmenter courant janvier, entrainant des risques d'échouages dès le mois de janvier. Cette situation indique que les Antilles ne seront pas épargnées par les échouages de
sargasses en 2020.
Détection des sargasses dans l'atlantique ouest au 7 février 2019 (L'image donne la moyenne des détections au cours des 7 derniers jours - disponible ici).
Les quantités importantes de sargsses détectées en décembre 2018 ont dérivé vers le nord et l'est, posant des problèmes d'échouages très tôt dans l'année. La situation devrait durer encore
quelques mois avec des arrivées de la zone est puis, au regard des données de l'atlantique central, les arrivées de sargasses depuis la zone sud est de l'archipel des Petites Antilles devrait
s'intensifier à partir d'avril-mai 2019.
Détection des sargasses dans l'atlantique ouest au 5 décembre 2018 (l'image donne la moyenne des détections au cours des 7 derniers jours - disponible ici) :
Des quantités importantes de sargasses sont en dérive dans la zone est des Petites Antilles. Pour le moment, ces sargasses sont transportées plutôt vers le nord. Toutefois, il est fort
probable que des échouages soient observés au cours des premiers mois de 2019.
Zoom sur l'image du 19 avril 2017 avec superposition des courants Hycom.
A priori les radeaux de sargasses détectés à l'est de l'archipel devraient remonter vers le nord et ne pas toucher les îles massivement. Le radeau détecté au sud devrait bénéficier de courants
favorables à son transport vers les Petites Antilles via le sud. Ce transport devrait prendre plusieurs semaines.
Des quantités très importantes, semblable à la situation de 2015, sont visibles dans la zone de rétroflexion au nord du Brésil. Des paquets d'algues devreiant se détacher de cette zone
d'accumulation et dériver vers les Antilles par le sud, conformément aux probabilités issues de la comparaison des années antérieures.
Sargasses au large des Peties Antilles le 19 avril 2017.
30 mars 2017
Les radeaux observés hier se rapprochent des îles et devraient atteindre les côtes dans les prochains jours.
Certains paquets ont déjà atteint les îles.
Un suivi des radeaux et de leur dérive va bientôt être mis en place pour la Guadeloupe.
29 mars 2017
Les observations réalisées en début d'année en atlantique central se confirment. Sur cette image du 29 mars 2017, des radeaux de sargasses précoces pour la saison arrivent à proximité des îles des
Petites Antilles.
13 février 2017 - De très grandes quantités de sargasses sont détectées à l'est des îles. Ces sargasses dérivent en direction des îles. Le risque s'accroît, mais les données ne permettent pas de
faire de prévision sur la saison sargasses 2017.
13 février 2017
Sur cette image, les radeaux sont bien visibles en zone Caraïbes.
14 février 2017
Les sargasses se rapprochent des îles.
Elles sont aussi présentes en maer des Caraïbes, montrant que les algues sont passées au travers des Petites Antilles.
Comparaison avec les données sargasses de janvier 2016.
Bilan situation sargasses janvier 2017:
Il semblerait que 2017 soit à nouveau une année à sargasses étant donné les quantités qui apparaissent dans le courant nord équatorial en janvier. Toutefois, les densités sont moins importantes
qu'en 2015 et la situation ressemble à 2016.
Les années précédentes où les sargasses étaient observées dans cette région ont montré que vers avril-mai, nous les retrouvons dans le courant nord équatorial. Nous devrions alors observer un
phénomène de concentration des sargasses dans la zone de rétroflexion nord Brésil.
A ce moment une partie devrait être convoyée vers les Antilles et une autre repartir en direction de l'Afrique via le contre courant nord équatorial ...
A suivre avec attention.
L'image AFAI du 10 janvier 2017 indique la présence de sargasses en dérive à l'ouest de l'archipel des Petites Antilles. Ces radeaux sont portés par le courant nord équatorial et se déplacent vers
l'ouest, mais les systèmes de courants dans ce secteur de l'atlantique sont très complexes. Pour l'instant, les radeaux les plus proches sont à plus de 1000 km et dérivent à 1,1 km/h. Il faudrait au
minimum 41 jours pour atteindre les îles avec une trajectoire linéaire. La présence des sargasses est suivie par satellite afin d'anticiper des arrivées importantes dans les mois qui viennent.
Une publication "grand public" sur la problématique des sargasses dans la région Caraïbe (en anglais) :
Hu, C., B. Murch, B. B. Barnes, M. Wang, J.-P. Maréchal, J. Franks, B. Lapointe, D. S. Goodwin, J. M. Schell, and A. N. S. Siuda (2016), Sargassum watch warns of incoming seaweed,
Eos, 97, doi:10.1029/2016EO058355. Published on 02 September 2016.
https://eos.org/features/sargassum-watch-warns-of-incoming-seaweed
Image satellite du 27/08/2016 montrant des bancs de sargasses traversant l'arc antillais. Les sargasses sont en blanc sur l'image. ©NovaBlueEnvironment
Le 27/08, l'image satellite montre que des nappes de sargasses traversent l'arc antillais. Depuis le mois de juillet, les sargasses touchent les Antilles, mais surtout dans le secteur sud, avec
des arrivées massives autour de la Barbade.
Détection de grandes quantités de sargasses dans la zone habituelle Nord Brésil - Image du 24 mai 2016. Analyses NBE
L'analyse régulière des images satellites depuis le début d'année 2016, ne donnait aucune indication de présence de sargasses dans la zone centrale de l'atlantique. Cette période a été marquée par
une forte couverture nuageuse. Cependant, la comparaison avec l'année 2015 montre une grande différence relative à la présence des sargasses. Sur l'image du 24 mai 2016, de larges quantités sont à
nouveau détectées.
En utilisant des points de détection des sargasses sur cette image et en appliquant nos modèles de courantologie, et en s'appuyant sur les données de courants des années 2012 à 2015, nos
prédictions sont que des radeaux de sargasses toucheront la zone des Petites Antilles fin juillet, début août (les tracés rouges correspondent aux points qui arrivent dans la zone 60°W - photos
ci-dessous). Nos modèles ne permettent à pas cette échelle de prévoir exactement où les algues s'échoueront, mais nous sommes presque certain que les nappes dériveront vers nos îles. En conséquence,
il faut se préparer à avoir une nouvelle saison sargasses en 2016.
Y aura-t-il des sargasses en 2016 ?
La comparaison des détections réalisées en 2011 et 2015 montre une intensification du phénomène et de la quantité de sargsses au cours de l'année 2015. La situation en février 2016 est semblable à
celle de 2011. Aucune détection de sargasses n'a été faite depuis le début d'année 2016. Il est donc difficile aujourd'hui de prédire l'envergure du phénomène pour l'année en cours. Nova Blue
Environnement réalise un suivi quotidien des images satellites.
Détection cumulée des bancs de sargasses chaque mois en 2011 dans la zone atlantique ouest. ©NovaBlueEnvironment
Détection cumulée des bancs de sargasses chaque mois en 2015 dans la zone atlantique ouest. ©NovaBlue Environment
Image satellite du 09/08/2015 - Les nappes de sargasses sont en blanc sur l'image.
Zone 1 :
Secteur nord est de la Guadeloupe.
Les sargasses sont entrainées par un courant circulaire localisé au nord est de la Guadeloupe.
Cette boucle représente un parcours d’environ 380 km.
Une nappe est détectée à proximité de la Guadeloupe et de Marie Galante au sud de la zone 1, portée par les mêmes courants :
16°11'34.05"N
60°52'6.64"O
Surface : environ 155 km2
Courants moyens : 2km/h
Distance de la Guadeloupe : environ 30km – Arrivée probable vers 6-7h du matin le
10/08
Distance de la Marie Galante : 50 km – Arrivée probable le 10/08 en fin d’après midi vers
17h
D’autres paquets semblent déjà très proches des côtes :
16° 4'51.45"N
61°26'13.43"O à 10km des côtes
16° 7'47.91"N
61°15'34.92"O à 12 km au nord et 29 km à l’ouest
Zone 2 :
La zone 1 et la Zone 2 se rencontrent dans le secteur 17° 6'10.20"N - 60° 1'40.65"O
Les nappes de la zone 2 se déplacent vers le nord ouest à une vitesse de 1 km/h
Zone 3 :
Le signal sargasses de ce secteur est très fort. Il se pourrait qu’il y ait un mélange de sargasses et de phytoplancton.
Toutefois, cette masse d’environ 16000 km2 se déplace vers le nord ouest, en direction de la Guadeloupe à environ 1,2
km/h.
La distance qui sépare cette nappe de la Guadeloupe est d’environ 320 km.
Ces sargasses devraient prendre 11 jours pour atteindre la Guadeloupe.
Les courants qui transportent ces sargasses devraient cependant rencontrer des courants contraires à l’est de la Dominique.
Toutefois, il est important de suivre ces masses au cours des prochains jours pour voir l’évolution de leur trajectoire.
Travaux réalisés par Nova Blue Environment
Exemple de suivi du 30/05 au 3/06/2015 - Blanc = 30/05 - Jaune = 01/06 - Vert = 02/06 - Pourpre = 03/06.
Combinaison des données de détection des sargsses à la surface de l'océan et des données de courantologie de surface.
L'image ci-dessus montre le résultat de la combinaison entre les nappes de sargasses détectées par satellite et les courants de surface du modèles de courantologie HYCOM. Connaissant la vitesse et
l'orientation des vecteurs de courants, il est alors possible d'évaluer le risque d'échouage sur les côtes de nos îles avec une fenêtre de temps assez précise. Toutefois, les modèles de courants de
prennent pas en compte les aléas qui pourraient contraindre la dérive des nappes. Ces prévisions sont cependant utilisée par la DEAL de Guadeloupe afin d'alerter les communes et autorités locales en
cas d'alerte majeure.
(a) Sargasses en dérive dans le Gulf Stream vers 63°W, 37°N image MCI du 22 octobre 2007 par le capteur MERIS (ESA) à la résolution spatiale maximale de 300 m. Les valeurs de MCI sont
données par la barre de couleur. (b) Top-of-atmosphere spectre de radiance pour un pixel de (a) présentant une concentration élevée en sargasses (flèche rouge, ligne rouge) et pour l’eau
environnante (ligne verte). Le spectre des différences (ligne bleue, valeurs sur l’axe de droite) montre le ‘red-edge*’ de la végétation terrestre, mais déplacé vers une plus courte longueur
d’onde.
L’utilisation de l’imagerie satellite pour la détection des algues sargasses des espèces Sargassum fluitans et S. natans présentes à la surface des eaux marines
(algues flottantes) est relativement récente (Gower et al. 2006). L’intérêt de l’imagerie satellitaire est la couverture au sol assez large des capteurs et l’acquisition de données régulières,
parfois journalières. Les sargasses rassemblent un nombre de critères importants favorisant leur détection après traitement des images satellites : durée de vie longue, flottabilité positive,
signature spectrale contrastant fortement avec l’eau environnante. Les agrégats de sargasses sont aussi suffisamment importants pour pouvoir être détectés par des capteurs satellite de basse
résolution, notamment le capteur MERIS (Medium Resolution Imaging Spectrometer) de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) (Rast et al. 1999, ESA 2008) ou les capteurs MODIS des satellites
AQUA et TERRA de la NASA.
La détection des algues est possible en utilisant un indice de mesure de chlorophylle, le Maximum Chlorophyll Index (MCI), disponible sur MERIS, qui permet de discriminer correctement la
végétation côtière et “flottante”, également intéressant pour les blooms algaux de surfaces liés au phytoplancton (Gower et al. 2005). Cet indice mesure le pic de radiance autour de 705 nm,
longueur d’onde qui correspond à la mesure de très fortes concentrations en chlorophylle a à la surface de l’eau (Borstad et al. 1985, Gitelson 1992, Yacobi et al. 1995, Gower et al. 1999, 2005,
Ryan et al. 2008). C’est également un indice très sensible à la réflectance caractéristique des végétations marines et flottantes (indice red-edge*) (Gower et al. 2006, 2008).
Les sargasses sont en général repérées sur les images satellites sous forme de patches et de longues trainées à la surface de l’eau (figure ci-dessus). Le spectre de différence (ligne
bleue) de la figure montre le red-edge* caractéristique de la végétation terrestre, avec cependant un décalage de la longueur d’onde de la position classique du red- edge* en raison du facteur
d’absorption de l’eau. Le pic observé à la longueur d’onde de 620 nm dans le spectre visible (400–700 nm) correspond à la couleur brune des sargasses. La reconnaissance des sargasses sur les
images satellites repose également sur la forme des patches (en particulier les lignes étendues sur plus de 100 km de longueur), la continuité des patterns sur plusieurs mois consécutifs et
l’absence de données satellite de mesures de concentrations élevées de chlorophylle dans la série analysée, qui reflèterait une concentration dense de phytoplancton.
9 - 10 - 11 juin 2015
11 - 12 - 13 juin 2015
Image du 20/05/2015 - 56000 km2 détectés
Cette image du 1er mai 2015 (source http://optics.marine.usf.edu - Traitement Nova Blue Environment) montre des nappes de sargasses en dérive, représentant environ 40700 km2 de surface.
Depuis janvier 2015, les sargasses sont de nouveau observables par satellite dans la région. En mars, des radeaux de taille importante sont visibles au large des Petites Antilles. Certains sont
même déjà passés dans les canaux entre la Dominique et la Guadeloupe comme sur l'image du 12 mars à 17:25. Chaque ile va devoir se préparer et anticiper les arrivées de sargasses pour la période de
Pâques, période de forte fréquentation des plages ...
Les sargasses de Martinique ne sont pas une INVASION !!!!
Les sargasses qui s'échouent sur les plages de toutes les Petites Antilles depuis le mois de mai 2014 est un phénomène naturel.
Plusieurs hypothèses ont été émises concernant leur origine et leur dérive, mais une analyse fine des images satellites révèle un nouveau point d'origine des sargasses. En effet, l'équipe de Jim
Gower (Institute of Ocean Sciences - Canada) a récemment montré que les sargasses qui dérivent jusque dans l'arc antillais proviennent d'une zone de l'atlantique ouest, au large du Brésil et de la
Guyane française (voir photo plus bas sur cette page). Cette zone pourrait être influencée par l'embouchure du fleuve Amazone dont le panache s'étend très loin en mer. L'eau douce très enrichie par
les nutriments pourrait provoquer des blooms d'algues au large. Le secteur dans lequel les sargasses se développent est soumis à des courants de surface importants et se trouve sur la trajectoire des
tempêtes, ondées, cyclones, etc... qui favorisent aussi leur dispersion en direction de l'ouest et du nord.
Ainsi depuis le mois de mai, de nombreux évènements d'échouages de sargasses sur les côtes des îles ont été recensés, avec des quantités très variables.
Ce phénomène risque de se renouveler régulièrement chaque année étant donné la biomasse très importante d'algues qui est détectée par les satellites à ce nouveau point d'origine. Chaque année
entre mai et novembre, des échouages importants de sargasses risquent de se produire dans les îles.
Enfin, il est peu probable, comme nous le pensions au départ que ces sargasses aient dérivé depuis la mer des sargasses dans l'atlantique nord ouest (bien que les dérivent d'algues flottantes vers
le sud soient toujours possibles).
Diodon holocanthus envahit notre
milieu marin !!!!!
(http://www.fishbase.org)
Grand titre de Martinique 1ère le 11/09/2014
Ce pauvre petit diodon accusé d’envahir notre milieu marin …
Il n’existe aucun lien de cause à effet entre la prolifération du poisson-lion, dont les densités atteignent
plus de 1000 individus à l’hectare, et notre petit diodon dont les populations ont effectivement un peu augmenté dans certains secteurs, notamment aux anses d’Arlet.
Ce que nous observons, c’est une légère augmentation du nombre de juvéniles dans les zones d’herbiers et de
récifs. Mais attention, pas de quoi s’alarmer !!! Il ne s’agit pas d’une invasion, ni d’une prolifération. C’est simplement que le taux de survie de ces petits poissons a été plus fructueux ces
dernières années.
Ce poisson vit généralement dans les récifs, les herbiers et même dans les zones sableuses. On les trouve
aussi dans les zones rocheuses. C’est à dire qu’il vit un peu dans tous les habitats présents autour de notre île, et pas seulement dans les herbiers … Ils sont aussi observés au dessus des substrats
vaseux ainsi que dans les environnements beaucoup plus complexes comme les récifs coralliens. Les juvéniles sont parfois observés dans les sargasses pélagiques. Les juvéniles et les sub-adultes
forment des groupes de plusieurs individus, rien de surprenant à ce que nous observions cela en ce moment en Martinique. C’est un poisson benthopélagique, c’est à dire vivant à la fois en relation
étroite avec le fond et également en pleine eau, au dessus du fond. Les juvéniles vivent en pleine eau et ont une taille d’environ 6-9cm.
Les diodons se nourrissent de mollusques, petits oursins, bernard l’hermite et petits crustacés.
Leur nombre actuel dans les récifs et autres environnements de la Martinique n’aura pas de conséquences sur
la biodiversité de la Martinique.
Ses populations ont été décimées dans les années 80-90 par des plongeurs et pêcheurs peu scrupuleux qui les
faisaient sécher sur leurs terrasses avec un ballon baudruche gonflé dans l’estomac pour leur donner une forme ronde et en faire des objets de décoration !
Aujourd’hui il semblerait que ces populations se reconstituent. C’est une très bonne chose ! Avant 1992,
il n’y avait plus de tortues en Martinique. Les populations se sont reconstituées et tout le monde est plutôt satisfait. Cela ne fait pas des tortues des espèces envahissantes ou problématiques pour
les populations d’éponges ou les herbiers de la Martinique.
Il existe des phénomènes naturels de
régulation des populations : plus de proies --> plus de prédateurs, plus de prédateurs --> moins de proies ! ce sont des phénomènes cycliques qui régulent et maintiennent une forme d’équilibre dans les écosystèmes …
Avant d’accuser cette pauvre petite bestiole d’avoir un impact sur la biodiversité des récifs de la
Martinique, essayons de régler les problèmes majeurs responsables de l’érosion de la biodiversité et laissons ces petits poissons tranquilles !!!
Des records de couverture corallienne en Martinique !!!
Caye d'Olbian - 2014
Caye d'Olbian - 2014
60% de couverture en corail à la caye d'Olbian !!!
Les rapports les plus récents sur la qualité écologique des récifs de la caraïbe sont très pessimistes et décrivent une situation qui
pourrait conduire à la disparition des récifs coralliens de la région en 20 ans (Jackson et al. 2014). Les données de suivi à l’échelle de la région indiquent un taux de couverture corallienne moyen de 16,8%, et une variabilité de ce taux entre 1969 et 2011
jamais supérieur à 50%. Or les suivis de l’état de santé des récifs coralliens de la Martinique font état de taux de couverture de 60%, donnant à ces sites un caractère exceptionnel. Cette valeur est
d’autant plus impressionnante que les récifs alentours sont très dégradés, largement dans la moyenne régionale.
Etant donné l'importance de ces récifs et leur caractère écologique exceptionnel à l'échelle de la Caraïbe, tous les moyens devraient
être mis en oeuvre pour les préserver ...
Août 2014
Le retour du Mérou de Nassau en Martinique
© F. Touche
Le mérou de Nassau est un poisson de la famille des Seranidae appelés communément
mérous. Il a été l’espèce la plus importante des pêcheries dans les Petites Antilles et est aujourd’hui menacé de disparition en raison de la surpêche.
Cette espèce est classée depuis 2003 comme "espèce en danger" sur la
liste rouge des espèces menacées de l’UICN (http://www.iucnredlist.org/details/7862/0). Ce classement a été fait sur la base
des connaissances du déclin de la taille des populations. Cette estimation montre que la population a diminué
d’environ 60% sur 3 générations (environ 30 ans).
Depuis 2001, des suivis de la structure des peuplements de poissons sont réalisés en
Martinique. En 13 ans, aucun spécimen de cette espèce n’a été recensé. Toutefois, au cours des deux dernières années, plusieurs juvéniles ont été observés en plongée par les plongeurs de l’OMMM, en
dehors des zones et périodes de réalisation des suivis ichtyologiques : Batelière, Fond Boucher, Fond Bellemare, Fond Bernier, Digue de Case Pilote, Batterie – Case Pilote. Très récemment, des
juvéniles ont été observés sur les cayes de la Grande Sèche dans la baie de Fort de France (taille estimée < 20 cm) par les plongeurs de l'association Océanvironnement. Des individus ont également
été identifiés à la Pointe du bout. Ces poissons ont été observés entre 5 et 25 m de profondeur.
Toutes ces observations signalent sans doute le rétablissement d’une population de
mérous de Nassau en Martinique, en particulier autour de la baie de Fort de France
Très récemment, en parallèle de l’invasion du poisson-lion, des pêcheurs ont rapporté
qu’une autre espèce était apparue dans les captures. Après vérification, il s’est avéré qu’il s’agit d’Epinephelus striatus. Ces captures ont été réalisées en baie de Fort de France, sur d’autres
sites que ceux échantillonnés par les plongeurs. Les poissons capturés ont une taille d’environ 25-30 cm, soit un peu plus gros que les juvéniles observés à la Grande Sèche, et de taille équivalente
aux individus isolés observés par l’OMMM. Les sites de captures sont essentiellement le banc Gamelle et le banc du Gros Ilet, au nord ouest de l’ilet Ramiers. Quelques individus ont aussi été
capturés sur le banc de la Vierge, sur le tombant de la caye nord ouest.
Le retour des sargasses dans les Petites Antilles ?
Image satelitte MODIS du 11 mai 2014 - Résolution 1km - Optical Oceanography Laboratory College of Marine Science - University of South Florida - Les sargasses sont les traces vertes/turquoises visibles au large de la Guyane et du Brésil.
Depuis mai 2014, des échouages de sargasses pélagiques ont été observés à plusieurs sites, notamment sur les plages de Guyane française et de l'arc antillais (Martinique, Grenadines). Ce phénomène
est semblable à celui apparu à la même période en 2011 et qui avait touché les Petites Antilles. Selon un article scientifique récent, ces sargasses prendraient leur origine dans l'atlantique ouest,
au large du Brésil et de la Guyane, et seraient différentes de la population présente dans la mer des sargasses, dont l'origine est le Golfe du Mexique. Les images des capteurs MODIS (Satellites TERRA et AQUA de la NASA) permettent de détecter les radeaux flottants de sargasses et de suivre leur évolution dans le temps.
Image satelitte MODIS du 3 juin 2014 zone Antilles - Résolution 1km - Optical Oceanography Laboratory College of Marine Science - University of South Florida
Sargasses à Union aux Grenadines - juin 2014 - Kim Baldwin CERMES Barbade
Sargasses aux ilets de la baie du Robert - Martinique - 12 juin 2014 - G. Mondesir DEAL
Sargasses sur la plage de Montjoly - Guyane - Mai 2014 - Marie-Odile et Philippe Delaunay